***ENGLISH FOLLOWS***
« Je me souviens », adage qui en dit long dans le contexte québécois. Il peut signifier, entre autres, je n’oublierai jamais ce que tu m’as fait, la façon dont tu t’y es pris pour me jouer. Il peut rappeler des événements pénibles, soulever et remuer notre passé historique, il réveille pour plusieurs d’entre nous l’amertume qui sommeille en nous.
Toutefois la phrase elle-même peut receler un autre sens tout à fait positif. La Bible nous enjoint constamment de nous rappeler. Elle est même reliée au thème du réveil. Se rappeler des grandes œuvres divines. Le psalmiste du Psaume 77 répand son cœur devant Dieu, des versets 1 à 10. Au verset 10, il en vient même à oser exprimer une pensée difficile à dire parce qu’elle est non-biblique : « ce qui fait ma souffrance, c’est que la droite du Très Haut n’est plus la même ». D’autres versions disent : « Il n’agit plus comme avant ». Le psalmiste a osé exprimer sa pensée cachée. C’est parfois difficile d’exprimer les vraies pensées que nous avons, ce que nous ressentons sur Dieu.
Puis, après avoir exprimé honnêtement ce qu’il pensait, tout à coup le psalmiste change complètement de régime. Il semble résolu de quitter sa perception limitée des choses pour orienter ses pensées vers les œuvres divines d’autrefois. Comment Dieu était intervenu pour libérer son peuple et le sortir du joug de l’Égypte, son action sur la mer rouge, les plaies, etc. Il revient à la libération initiale de ses ancêtres. En se rappelant l’affranchissement de l’esclavage en Égypte, il termine son psaume sur la note positive de la délivrance.
Il me semble que dans cette approche il y a un principe important. Comment garder l’espérance et la joie dans les épreuves quotidiennes qui m’entourent ? Comment ne pas couler avec les soucis de la vie quotidienne, les déceptions, les problèmes personnels, les obstacles toujours nombreux, les relations avec nos proches qui apportent leur lot de joie et de douleur. La solution centrale de l’Écriture : « Je me souviens ». Voilà une des plus grandes vérités du Nouveau Testament. Nous la revoyons constamment à travers les différentes pages des épîtres : nous rappeler ce que nous étions, comment Dieu nous a délivrés de l’esclavage du péché, et ce qu’il a fait de nous.
Présentez-moi un chrétien qui a oublié cela et je suis persuadé qu’il est devenu rétrograde et tiède. Un des exemples qui illustre l’importance de ce principe, c’est l’apôtre Paul. Il ne cesse de rappeler dans ses épîtres à quel point Dieu l’avait délivré de son passé de religiosité aveugle et de violence. Même après des années de vie chrétienne, il souligne à quel point il est constamment émerveillé de la grâce que Dieu lui a faite. Il relate régulièrement à quel point Dieu est venu le rescaper. Sans la grâce divine, il se serait endurci comme ses coreligionnaires.
Paul se rappelle qu’il était persécuteur, emporté, violent (I Tim. 1.13). Il déclare même qu’il est le plus grand des pécheurs (I Tim. 1.15) et qu’il n’est pas digne d’être appelé apôtre (I Cor. 15.9). Notons qu’il ne s’agit pas d’une complainte ou d’un état déprimé où il se flagelle pour sa mauvaise conduite passée, mais d’un constat émerveillé de l’infinie grandeur de l’amour de Dieu qui a su toucher, même celui qui persécutait l’Église de Dieu, agissant par ignorance aveugle. Ces souvenirs le font éclater en louanges exaltante à Dieu – I Tim. 1.17 : « Au Roi des siècles, Dieu incorruptible, invisible, unique, honneur et gloire dans les siècles des siècles ! Amen ». Des années après sa conversion, il ne peut s’empêcher d’exploser en louanges sincères en se rappelant la grâce infinie que Dieu lui a faite.
Où serait Paul si Dieu n’était pas intervenu? Rempli d’une colère aveugle dans une religion stérile! Paul s’en souvenait et gardait cela constamment présent à son esprit. Ceci nourrissait sa reconnaissance et son éveil devant Dieu. Si nous voulons garder nos cœurs constamment en réveil, rappelons-nous la grâce qui nous a été faite, la façon dont Dieu nous a sortis des ténèbres. Dans l’humilité, comparons avec les membres de nos familles qui sont loin de Dieu à quel point la grâce nous a secourus. Que nous ayons grandi dans un contexte évangélique ou non, le miracle de la régénération est tout aussi grand pour l’un que pour l’autre. Pourquoi moi, Seigneur? Méditons sur les amis que nous avions avant notre conversion et qui ont endurci leur cœur. Pourquoi moi, Seigneur? Méditons sur ce que nous serions devenus sans l’Évangile : notre déchéance morale profonde ou notre religiosité orgueilleuse et nauséabonde.
Dieu a porté ses regards sur moi, il est venu me chercher, une brebis perdue, faible, pauvre, chétive et aveugle. Il a porté son regard d’amour sur moi, il m’a révélé la croix, il m’a accordé la repentance, il m’a élu avant la fondation du monde. Courbons nos cœurs devant lui, rendons-lui profondément grâces, reconnaissons sa miséricorde et répondons avec amour. Disons-lui que nous l’aimons, méditons sur les miracles qu’il a opérés en nous pour nous convaincre de péché, nous qui étions réticents et orgueilleux.
Comme les éphésiens (Éph. 2.11-13), païens, grecs, « Ne perdez pas de vue votre ancienne condition ! Rappelez-vous que, de naissance, vous n’êtes pas des Juifs. Souvenez-vous qu’à cette époque, lorsque vous viviez sans le Christ, vous n’aviez aucune part aux droits du peuple élu de Dieu, vous étiez tenus à l’écart des alliances basées sur les promesses (faites à Israël). Vous n’aviez donc rien à attendre de l’avenir, aucun moyen d’accéder auprès de Dieu. Vous viviez sans espérance et sans Dieu dans ce monde. Mais maintenant, par votre union avec Jésus-Christ, vous qui étiez autrefois ‘les éloignés’, vous êtes devenus ‘des proches’ parce que le Christ a versé son sang pour vous et vous a introduits, avec nous, dans la sphère de l’amour de Dieu. »
Paul se souvenait vivement, et il répète aux Éphésiens de ne jamais oublier leur condition première et la grâce inconcevable que Dieu a déployée envers eux.
Te souviens-tu? Oh, que je me souvienne!
« I remember », that old adage that carries quite a load in our Quebec context; among other things, it could mean, « I’ll never forget what you did to me, how you played me.” It can remind people of painful times, stir up our history, for some of us it awakens the bitterness that lurks in us.
However, this phrase in itself can have another meaning that is absolutely positive. The Bible constantly invites us to remember. This is even linked to revival: remembering the great divine deeds. In Psalm 77, the psalmist pours out his heart before God in verses 1 through 10. In verse 10, he even dares to insinuate a difficult thought; difficult because it is unbiblical: “The years when the Most High stretched out His right hand.” (it is clearer in the French version). The psalmist dares to admit his hidden thought: God has changed. It is sometimes difficult to express what we really think, what we are feeling toward God.
Then, after having said what he truly thought, suddenly the psalmist completely turns around. He seems to have decided to abandon his limited perception of things and turn his thoughts toward God’s wondrous deeds of the past; how He intervened in Egypt, the plagues, splitting the red sea, etc. The psalmist comes back to the initial freeing of his ancestors. He remembers the deliverance from slavery and ends his Psalm on this positive note.
To me, it seems there is an important principal in this approach. How can I maintain hope and joy in the daily trials I face? How can I remain afloat in spite of everyday troubles, disappointments, personal problems, numerous obstacles, various relationships with loved ones that carry their load of joy and pain? The central solution of Scripture: « I remember ». This is one of the New Testament’s greatest truths. We constantly see it throughout the pages of the epistles: remembering who we were, how God delivered us from sin’s slavery, and who He made us to be.
Show me a Christian who has forgotten this, and I am persuaded that he is backslidden and has become lukewarm. One of the examples that illustrates the importance of this principle is the apostle Paul. He constantly reminds us in his epistles how God had delivered him of his past religious blindness and violence. Even after years of Christianity, he underscores how he constantly marvels at the grace of God toward him. Regularly, he writes about how God rescued him; without the grace of God, he would be hardened, just like his Jewish brothers.
Paul remembers that he was a persecutor, an angry and violent man (I Tim. 1:13). He even declares that he is the worst of sinners (I Tim. 1:15) and that he is unworthy to be called an apostle (I Cor. 15:9). Notice that this is not moaning or a depressed state over past misbehaviour, but a marveled realization of the infinite greatness of God’s love that was able to touch even he who was persecuting His Church, out of blind ignorance. These memories make him burst into exalted praise to God – I Tim. 1:17 – « Now to the King eternal, immortal, invisible, the only God, be honor and glory for ever and ever. Amen. » Years after his conversion, he still can’t keep from bursting into heartfelt praise as he remembers the amazing grace the God gave him.
Where would Paul be if God had not intervened? He would still be filled with blind anger, in a sterile religion! Paul remembered this and constantly kept it in mind. This fed his gratefulness and his alertness before God. If we want to fan the flame of revival in our hearts, we need to remind ourselves of the grace that was granted to us, and how God pulled us out of darkness. In humility, let us compare ourselves with family members who are now far from God and realize to what extent the grace of God rescued us. Whether we grew up in an evangelical context or not, the miracle of regeneration is just as great. Why me, Lord? Let’s meditate on the friends we had before coming to Christ, those who hardened their heart. Why me, Lord? Let’s also meditate on what we would have become without the Gospel; our deep moral decadence or our nauseating religious pride.
God looked upon us; He came and rescued us, a lost sheep, a weak, poor, sickly and blind one. He looked at me with love and revealed the cross to me. He granted me repentance, He chose me before the foundation of the world. Let’s bow our hearts before Him and give Him deep heartfelt thanks. Let’s recognize this mercy and respond with love. Let’s tell Him we love Him. Let’s meditate on the miracles He performed in us to convince us we had sinned, while we were stubborn and proud.
Just as the Ephesians (Eph. 2:11-13), who were Gentiles, Greeks, “Therefore, remember that formerly, you who are Gentiles by birth and called ‘uncircumcised” by those who call themselves ‘the circumcision’ (which is done in the body by human hands) – remember that at that time you were separate from Christ, excluded from citizenship in Israel and foreigners to the covenants of the promise, without hope and without God in the world. But now in Christ Jesus you who once were far away have been brought near by the blood of Christ.”
Paul remembered distinctly, and he repeats it to the Ephesians that they might never forget their past condition and the inconceivable grace that God unfolded toward them.
Do you remember? Oh! May I always remember!

Conçu par le pasteur Richard Houle, Proklesia se veut un organisme qui offre des ressources aux Églises. Le nom Proklesia est formé de « Pro » (en faveur de…) et de « klesia » (tiré du grec ancien « ekklesia », qui signifie « Église »). Ouvrier dans les Églises au Québec de 1975 à 2023, Richard Houle a exercé un ministère d’enseignement, de formation d’ouvriers et d’implantation de nouvelles Églises. Durant son pastorat, il a eu la joie de voir naître plusieurs Églises-filles et de développer un concept d’équipe missionnaire dans le but de voir émerger un mouvement d’implantation d'Églises. Les domaines qui l’intéressent particulièrement sont : l’enseignement de la Parole de Dieu, le travail d’équipe, la prière, le réveil, l’Église-cellules, l’eschatologie et la relation d’aide. Ayant écrit certains ouvrages qui se sont avérés utiles dans l’avancement de l’œuvre de Dieu, Richard souhaite qu'ils soient, avec certains autres outils, disponibles au plus grand nombre par le moyen de ce site Internet. Visitez notre boutique en ligne pour découvrir ce que nous avons à offrir ! Richard est également l’auteur d’un blog sur lequel il expose ses réflexions et ses trouvailles.
Si vous aimeriez participer au soutien financier de Richard, contactez-le via notre page "CONTACT" pour avoir la procédure.
0 commentaires
Il n'y a aucun commentaire présentement, soyez le premier à commenter!